PICASSO
Oeuvres | Biographie | Texte référence | Catalogue | Verbatim | Oeuvres vendues | BibliographieVoici les estampes (lithographies, linogravures, gravures, affiches ou céramiques, livres illustrés) actuellement disponibles pour Pablo Picasso, cliquez sur une image pour accèder à sa description. Sauf mention contraire, toutes les estampes sont signées par Picasso et sont originales.
1881 : naissance à Malaga.
1896 : vacances à Malaga. Picasso peint des paysages et des corridas.
1897 : triomphe au concours d'admission à l'académie San Fernando.
1899 : Picasso fait la connaissance de Jaime Sabartès et de Casagemas.
1900 : exposition de Picasso à " Els Quatre Gats ".
1901 : départ pour Paris, exposition de Picasso et de Iturrino, galerie Vollard, à Paris. Picasso fait la connaissance du poète Max Jacob. Picasso peint ses premiers tableaux bleus.
1903 : retour de Picasso à Barcelone.
1904 : départ pour Paris et installation au Bateau-Lavoir. Picasso peint ses tableaux roses. il fait la connaissance de Guillaume Apollinaire et d'André Salmon.
1906 : Gertrude Stein le présente à Matisse. Vollard achète la plupart des toiles roses.
1907 : début du travail sur Les Demoiselles d'Avignon, première visite de Kahnweiler au Bateau-Lavoir. visite de Braque chez Picasso.
1911 : départ de Picasso pour Céret, salle cubiste au Salon d'Automne.
1912 : premiers collages et Premiers assemblages. un contrat lie désormais Picasso à Kahnweiller.
1914 : Picasso crée ses première estampes, gravures, et illustre 2 livres de Max Jacob "le siège de Jerusalem" avec 3 gravures à l'eau forte, et "le cornet à dés" avec 1 gravure au burin 2 ans plus tard.
1918 : exposition Matisse-Picasso chez Paul Guillaume, mariage avec Olga.
1920 : réalise ses premières lithographie.
1921 : naissance de Paulo.
1922 : installation à Dinard Musée Picasso).
1923 : installation au Cap d'Antibes.
1924 : installation à Juan-les-Pins
1925 : participation à la première exposition surréaliste de la Galerie Pierre.
1927 : rencontre Marie-Thérèse Walter.
1931 : édition de deux livres majeurs accompagnés d'estampes : Les Métamorphoses d'Ovide, avec 30 gravures à l'eau forte et Le Chef d'uvre inconnu de Balzac, avec 13 gravures à l'eau forte. Au total, Picasso illustrera plus de 150 ouvrages durant sa vie parmi lesquels des chefs d'oeuvres du XX siècle : le chant des morts de Reverdy avec 125 lithographies, la Célestine, avec 66 eaux -fortes et aquatintes, Vingt poèmes de Gongora avec 41 eaux fortes et aquatintes, l'Histoire naturelle de Buffon avec 31 gravures à l'aquatinte, la tauromaquia avec 27 gravures à l'eau forte et aquatinte etc.
1934 : séries de corridas en peinture, dessin et gravure.
1935 : exposition de papiers collés à la galerie Pierre. Gravure de la Minotauromachie, naissance de Maya, fille de Marie-Thérèse.
1937 : Achèvement de Guernica, exposé dans le Pavillon Espagnol de l'Exposition Internationale.
1941 : Ecrit sa première pièce surréaliste, Le Désir attrapé par la queue, publiée en 1944
1943 Février-mars : réalisation de L'Homme au mouton. Rencontre Françoise Gilot.
1944 : Adhésion de Picasso au Parti Communiste Français. Ouverture du Salon d'Automne et de la retrospective Picasso.
1945 : Picasso commence à réaliser régulièrement des lithographies chez Mourlot. Entre 1945 et 1950, Picasso fait plus de 200 lithographies, dont certaines comptent parmi les chefs d'oeuvres de ce sièce : suite des lithographies de la femme au fauteuil, suite des lithographies de David et Bethsabée, en 1957, il réalisera aussi la fameuse série des lithographies de Jacqueline de profil.
1946 : début du travail au château d'Antibes.
1947 : naissance de Claude. Début du travail de céramiste à Vallauris.
1949 : naissance de Paloma.
1954 : rencontre Jacqueline Roque. Décembre : début de la série des variations sur les Femmes d'Alger de Delacroix.
1955 : Installation à la villa La Californie à Cannes.
1957 : début du travail sur Les Ménines.
1959 : premiers dessins d'après Le déjeuner sur l'herbe de Manet.
1961 : mariage avec Jacqueline à Vallauris.
1966 : inauguration de la rétrospective au Grand Palais et au Petit Palais.
1970 : donation des uvres conservées par sa famille au Musée Picasso de Barcelone.
1973 : exposition à la galerie Louise Leiris des 156 gravures réalisées entre fin 1970 et mars 1972. 8 avril : mort de Picasso.
1899 : Picasso fait la connaissance de Jaime Sabartès et de Casagemas.
1900 : exposition de Picasso à " Els Quatre Gats ".
1901 : départ pour Paris, exposition de Picasso et de Iturrino, galerie Vollard, à Paris. Picasso fait la connaissance du poète Max Jacob. Picasso peint ses premiers tableaux bleus.
1903 : retour de Picasso à Barcelone.
1904 : départ pour Paris et installation au Bateau-Lavoir. Picasso peint ses tableaux roses. il fait la connaissance de Guillaume Apollinaire et d'André Salmon.
1906 : Gertrude Stein le présente à Matisse. Vollard achète la plupart des toiles roses.
1907 : début du travail sur Les Demoiselles d'Avignon, première visite de Kahnweiler au Bateau-Lavoir. visite de Braque chez Picasso.
1911 : départ de Picasso pour Céret, salle cubiste au Salon d'Automne.
1912 : premiers collages et Premiers assemblages. un contrat lie désormais Picasso à Kahnweiller.
1914 : Picasso crée ses première estampes, gravures, et illustre 2 livres de Max Jacob "le siège de Jerusalem" avec 3 gravures à l'eau forte, et "le cornet à dés" avec 1 gravure au burin 2 ans plus tard.
1918 : exposition Matisse-Picasso chez Paul Guillaume, mariage avec Olga.
1920 : réalise ses premières lithographie.
1921 : naissance de Paulo.
1922 : installation à Dinard Musée Picasso).
1923 : installation au Cap d'Antibes.
1924 : installation à Juan-les-Pins
1925 : participation à la première exposition surréaliste de la Galerie Pierre.
1927 : rencontre Marie-Thérèse Walter.
1931 : édition de deux livres majeurs accompagnés d'estampes : Les Métamorphoses d'Ovide, avec 30 gravures à l'eau forte et Le Chef d'uvre inconnu de Balzac, avec 13 gravures à l'eau forte. Au total, Picasso illustrera plus de 150 ouvrages durant sa vie parmi lesquels des chefs d'oeuvres du XX siècle : le chant des morts de Reverdy avec 125 lithographies, la Célestine, avec 66 eaux -fortes et aquatintes, Vingt poèmes de Gongora avec 41 eaux fortes et aquatintes, l'Histoire naturelle de Buffon avec 31 gravures à l'aquatinte, la tauromaquia avec 27 gravures à l'eau forte et aquatinte etc.
1934 : séries de corridas en peinture, dessin et gravure.
1935 : exposition de papiers collés à la galerie Pierre. Gravure de la Minotauromachie, naissance de Maya, fille de Marie-Thérèse.
1937 : Achèvement de Guernica, exposé dans le Pavillon Espagnol de l'Exposition Internationale.
1941 : Ecrit sa première pièce surréaliste, Le Désir attrapé par la queue, publiée en 1944
1943 Février-mars : réalisation de L'Homme au mouton. Rencontre Françoise Gilot.
1944 : Adhésion de Picasso au Parti Communiste Français. Ouverture du Salon d'Automne et de la retrospective Picasso.
1945 : Picasso commence à réaliser régulièrement des lithographies chez Mourlot. Entre 1945 et 1950, Picasso fait plus de 200 lithographies, dont certaines comptent parmi les chefs d'oeuvres de ce sièce : suite des lithographies de la femme au fauteuil, suite des lithographies de David et Bethsabée, en 1957, il réalisera aussi la fameuse série des lithographies de Jacqueline de profil.
1946 : début du travail au château d'Antibes.
1947 : naissance de Claude. Début du travail de céramiste à Vallauris.
1949 : naissance de Paloma.
1954 : rencontre Jacqueline Roque. Décembre : début de la série des variations sur les Femmes d'Alger de Delacroix.
1955 : Installation à la villa La Californie à Cannes.
1957 : début du travail sur Les Ménines.
1959 : premiers dessins d'après Le déjeuner sur l'herbe de Manet.
1961 : mariage avec Jacqueline à Vallauris.
1966 : inauguration de la rétrospective au Grand Palais et au Petit Palais.
1970 : donation des uvres conservées par sa famille au Musée Picasso de Barcelone.
1973 : exposition à la galerie Louise Leiris des 156 gravures réalisées entre fin 1970 et mars 1972. 8 avril : mort de Picasso.
Nous reproduisons ici une bonne partie de Georges Bloch pour l'introduction du catalogue "Picasso, catalogue de l'oeuvre gravé et lithographié" :
« L’œuvre gravé et lithographié de Pablo Picasso se répartit en plusieurs périodes caractérisées par la prédominance d’une technique déterminée.
Fasciné par l’eau-forte et la pointe-sèche, le jeune artiste s’attarde longuement devant les plaques de cuivre qu’il voit graver dans les ateliers parisiens des maîtres du genre, Eugène Delâtre, Louis Fort et surtout Roger Lacourière, qui l’initiera à plus d’une technique nouvelle. Plus tard, Picasso disposera d’une presse à lui, qui lui permettra de se lancer à la conquête du beau métier en multipliant les essais. Entre 1 919 et 1930 on le voit s’essayer à la lithographie. Les eaux-fortes de la suite Vollard constituent un point culminant des mises en pages frappantes que l’on doit de longues dates à l’artiste. Les planches que Picasso réalisera par la suite, durant la guerre, entreront pour la plupart dans la composition de livres.
Puis, en 1 945, c’est la soudaine flambée de création lithographique, chez Fernand Mourlot, comme s’il s’agissait de rattraper le temps perdu. Sa maitrise croissante du métier et son génie inventif lui font conquérir des domaines nouveaux à la lithographie, réaliser des effets saisissants. Durant cette période, l’aquafortiste ne se manifeste qu’occasionnellement. L’aquatinte retient Picasso pour les planches grand format éditées par la Galerie Louise Leiris, tout comme les lithographies et tout l’œuvre ultérieur.
Quand Picasso s’installe dans le Midi, la création lithographique se heurte à des difficultés matérielles. Les contacts qu’il établit avec l’imprimeur Arnera à Vallauris, l’incitent à graver des affiches sur linoléum, et ce sera l’admirable suite, en majeure partie en couleurs, qu’il exécutera entre 1 959 et 1 963. Jacques Frélaut, qui dirige désormais l’atelier Lacourière, vient renouer la longue tradition de la relation avec l’artiste : il se rend à Cannes, où il prépare les plaques pour le travail de l’acide et tire avec Picasso des épreuves d’eaux-fortes et d’aquatintes sur la pièce installée au sous-sol de la Villa Californie. Ces estampes sont, elles aussi, publiées pour la plupart dans des livres précieux. En 1 963, Piero et Aldo Crommelynck amènent de Paris à Mougins, où Picasso se fixe définitivement, une presse à bras. Depuis, burin, eau-forte, pointe sèche et aquatinte traduisent en noir et blanc et en couleurs l’inspiration toujours renouvelée, la profusion des spontanéités imageantes du Picasso d’aujourd’hui.
A suivre, de date en date, la genèse de l’œuvre, on découvre vraiment Picasso. C’est que toutes ces périodes, ces manières qui nous servent d’autant de jalons ne sont en réalité que les phrases successives d’une continuité à proprement parler le phénomène Picasso et qui sourd à chaque pas. Picasso est un et multiple ; c’est bien à quoi semblait faire allusion son ami Daniel-Henry Kahnweiler, quand il disait que l’artiste vit à tout moment dans le présent, voire dans l’instant, et y appréhende toutes les richesses de cette terre. A voir ce qui sommeille dans l’atelier de Picasso, le collectionneur éprouve un sentiment de vertige et… de découragement en face des innombrables épreuves qui n’obtinrent jamais le « bon à tirer ». C’est que l’art graphique semble jouer pour Picasso un rôle qui ne tient guère chez aucune artiste vivant : de lieu géométrique de toutes les impulsions créatives que déclenchent dans ce cerveau inégalable des grands événements de l’histoire, les personnages qu’il côtoie, les expériences intimes, à un rythme qui peut s’accélérer jusqu’au paroxysme. Témoins 11 planches de la Suite Vollard, que Picasso exécuta dans l’espace de quatre jours en janvier 1 934 ; témoins aussi les 26 aquatintes pour la tauromaquia crées en quelques heures seulement, en 1 957. Et que dire des sentiments que provoque le contact direct, personnel, avec cette force de la nature ! quels trésors ne révèle-t-il pas aux yeux éblouis du collectionneur, états anciens ou ignorés d’œuvres connues, créations nouvelles. Quelle plongée fascinante aux arcanes de la création ! J’ai rapporté de Mougins une parcelle de cette force qui compense bien des déboires et des lassitudes dans le patient échafaudage d’une collection.
Les maîtres de la planche gravée n’en sont pas à la première surprise avec Picasso. On le voit non seulement conquérir en se jouant de toutes les difficultés du métier, mais encore pousser au-delà, obtenir des résultats jugés irréalisables, bref, triompher dans chaque nouvelle technique qu’il adopte. C’est que, pour Picasso, être buriniste ou aquafortiste ou lithographe, ou encore graver sur linoléum, c’est tout d’abord être artisan, fouiller tous les secrets du métier avec la patience et l’amour qui sont l’apanage du vrai créateur. Virtuose de n’importe quel outil du graveur, Picasso arrache à la matière les effets les plus subtils, les plus raffinés qui y sommeillent. Il n’est donc guère étonnant que cet artiste ait foi dans l’expérimentation incessante, et que cinq, dix ou trente états soient parfois nécessaires pour des mains de ce rigoriste sorte le parfait chef-d’œuvre, auquel il hésite encore souvent à accorder le bon à tirer. C’est en étudiant ces états ignorés du grand public, et qui restent inédits, que l’on arrive à se faire une idée de la méthode de travail de Picasso, de sa constante recherche de formes d’expression nouvelles, des scrupules qui guident sa démarche. »
Nous reproduisons également de larges extraits d’un texte de Madame Hélène Parmentier, publié en préface du catalogue raisonné des lithographies de Picasso « Picasso lithographe » publié aux éditions André Sauret.
«Le propre de Picasso est de contester l’inébranlable définition de tout. La réalité n’est pas ce que vous croyez. A condition de ne pas s’arrêter aux apparences, tout décuple son poids de vie. Le créateur n’est pas un magicien mais il trouve dans les cruches abandonnées par le potier les mamelles de sa chèvre. Et quel innocent palmier a engendré la large feuille dont l’arête est le dos de cette chèvre ? Et le tout devenu bronze fait « La Chèvre », la vraie. Ce n’est pas un jeu : c’est la quête majeure de réalité. Picasso pour sa chèvre, traversait à travers le mur de fer, une branche de palmier à la main.
Quand Fernand Mourlot parle de Picasso lithographe, il dit : « Picasso a écouté, il a regardé, il a fait tout le contraire de ce qu’il a appris, et ça a marché ». Ses potiers, les Ramié à Vallauris, peuvent en dire autant de ce potier improvisé qui leur est arrivé un beau matin « Picasso faisait tout ce qu’on lui disait de ne pas faire ». Avec les émaux, avec les engobes. Et ça a marché. Ses graveurs, les frères Crommelynck, peuvent en dire autant de ce graveur qui transgresse avec une stupéfiante désinvolture les lois implacables d’un art difficile. Et contrairement à tout ce que l’on peut attendre, ça marche. Mais si ça marche c’est naturellement parce que Picasso assimile, pense, apprend, fait de ses mains, essaye tout. Sabartès écrivait simplement des toutes premières lithographies de Picasso : « La première série des lithographies que nous lui connaissons nous permet d’observer qu’au crayon ou à l’encre, Picasso essaya de comprendre ce qu’était la lithographie ». Picasso, qui touche à tout ce qui transmet l’expression d’une pensée, est le contraire du touche-à-tout génial qui fait tout ce qu’il veut de ses mains, réussit du premier coup, bouscule tout, et fait sauter la banque, comme un homme qui n’a jamais joué et qui gagne. Picasso a un formidable respect du métier et une curiosité du matériau toujours insatisfaite. L’histoire du taureau en est une illustration singulière. Elle se déroule chez Mourlot en 1945, aux anciens ateliers de la rue de Chabrol. Elle m’a été racontée par Jean Célestin qui travaillait avec Picasso à ce moment là et qui dit de Picasso : « Picasso m’a marqué », et qui ajoute « d’avoir travaillé avec Picasso, ça a ajouté quelque chose de spécial dans ma vie ». Et qui répète sans cesse : « Picasso a un sens… il a… comment dire, des dons incroyables… C’est un peintre, c’est un gars… » L’histoire a deux faces. Le côté Picasso travail et le côté Picasso mur de fer, que Célestin exprime à merveille. Il faut dire que chez Mourlot, on attendait Picasso au coin des presses. Combien de peintres y sont passés et y passent ! Les ouvriers les voient faire (je parle de ceux qui font les lithographies eux-mêmes). Et jugent. « On donnait à Picasso une pierre et deux minutes après, avec le crayon et le pinceau Picasso partait. Et ça n’arrêtait plus… Picasso nous a épatés du point de vue lithographie. Célestin dit de Picasso que c’est u n gars qui est « au boulot ». Travailleur à ne pas y croire. « On partait le soir à 8 heures, le matin à 8 heures et demi Picasso était là. Et puis chez lui dans la nuit Picasso faisait une lithographie sur papier à report sur sa cuisinière et le matin ça recommençait. » Fernand Mourlot raconte : «Quand on lui disait que les vieux lithographes se mettaient un tampon sur la bouche pour ne pas postillonner sur la pierre, Picasso rigolait. Il disait : la salive, ça fait un blanc. Et on l’utilise.
Voici donc l’histoire du taureau (l’auteur fait allusion à une lithographie de Picasso imprimée chez Mourlot en 1945, avec 12 épreuves d’état) : « Un jour, dit Célestin, Picasso commence donc ce fameux taureaux. Un taureau superbe. Bien dodu. Moi je trouvais que ça y était. Pas du tout. Deuxième état, troisième état et ça continue. Toujours dodu mais le taureau n’était plus le même… Il se met à diminuer de poids. Deschamps me dira ce jour là que Picasso enlevait plutôt qu’il ne rajoutait. Picasso faisait des découpures dans son taureau… Et à chaque fois on tirait une épreuve de la lithographie. A la dernière épreuve, il ne restait juste que quelques lignes. Je regardais Picasso travailler, il enlevait, il enlevait. Moi je me pensais au premier taureau. Et je ne pouvais pas m’empêcher de me dire : ce que je ne comprends pas, c’est qu’il finit là où normalement il aurait du commencer ! Mais lui il cherchait son taureau et pour arriver à son taureau d’une ligne, il lui avait fallu passer par tous les autres. »
« L’œuvre gravé et lithographié de Pablo Picasso se répartit en plusieurs périodes caractérisées par la prédominance d’une technique déterminée.
Fasciné par l’eau-forte et la pointe-sèche, le jeune artiste s’attarde longuement devant les plaques de cuivre qu’il voit graver dans les ateliers parisiens des maîtres du genre, Eugène Delâtre, Louis Fort et surtout Roger Lacourière, qui l’initiera à plus d’une technique nouvelle. Plus tard, Picasso disposera d’une presse à lui, qui lui permettra de se lancer à la conquête du beau métier en multipliant les essais. Entre 1 919 et 1930 on le voit s’essayer à la lithographie. Les eaux-fortes de la suite Vollard constituent un point culminant des mises en pages frappantes que l’on doit de longues dates à l’artiste. Les planches que Picasso réalisera par la suite, durant la guerre, entreront pour la plupart dans la composition de livres.
Puis, en 1 945, c’est la soudaine flambée de création lithographique, chez Fernand Mourlot, comme s’il s’agissait de rattraper le temps perdu. Sa maitrise croissante du métier et son génie inventif lui font conquérir des domaines nouveaux à la lithographie, réaliser des effets saisissants. Durant cette période, l’aquafortiste ne se manifeste qu’occasionnellement. L’aquatinte retient Picasso pour les planches grand format éditées par la Galerie Louise Leiris, tout comme les lithographies et tout l’œuvre ultérieur.
Quand Picasso s’installe dans le Midi, la création lithographique se heurte à des difficultés matérielles. Les contacts qu’il établit avec l’imprimeur Arnera à Vallauris, l’incitent à graver des affiches sur linoléum, et ce sera l’admirable suite, en majeure partie en couleurs, qu’il exécutera entre 1 959 et 1 963. Jacques Frélaut, qui dirige désormais l’atelier Lacourière, vient renouer la longue tradition de la relation avec l’artiste : il se rend à Cannes, où il prépare les plaques pour le travail de l’acide et tire avec Picasso des épreuves d’eaux-fortes et d’aquatintes sur la pièce installée au sous-sol de la Villa Californie. Ces estampes sont, elles aussi, publiées pour la plupart dans des livres précieux. En 1 963, Piero et Aldo Crommelynck amènent de Paris à Mougins, où Picasso se fixe définitivement, une presse à bras. Depuis, burin, eau-forte, pointe sèche et aquatinte traduisent en noir et blanc et en couleurs l’inspiration toujours renouvelée, la profusion des spontanéités imageantes du Picasso d’aujourd’hui.
A suivre, de date en date, la genèse de l’œuvre, on découvre vraiment Picasso. C’est que toutes ces périodes, ces manières qui nous servent d’autant de jalons ne sont en réalité que les phrases successives d’une continuité à proprement parler le phénomène Picasso et qui sourd à chaque pas. Picasso est un et multiple ; c’est bien à quoi semblait faire allusion son ami Daniel-Henry Kahnweiler, quand il disait que l’artiste vit à tout moment dans le présent, voire dans l’instant, et y appréhende toutes les richesses de cette terre. A voir ce qui sommeille dans l’atelier de Picasso, le collectionneur éprouve un sentiment de vertige et… de découragement en face des innombrables épreuves qui n’obtinrent jamais le « bon à tirer ». C’est que l’art graphique semble jouer pour Picasso un rôle qui ne tient guère chez aucune artiste vivant : de lieu géométrique de toutes les impulsions créatives que déclenchent dans ce cerveau inégalable des grands événements de l’histoire, les personnages qu’il côtoie, les expériences intimes, à un rythme qui peut s’accélérer jusqu’au paroxysme. Témoins 11 planches de la Suite Vollard, que Picasso exécuta dans l’espace de quatre jours en janvier 1 934 ; témoins aussi les 26 aquatintes pour la tauromaquia crées en quelques heures seulement, en 1 957. Et que dire des sentiments que provoque le contact direct, personnel, avec cette force de la nature ! quels trésors ne révèle-t-il pas aux yeux éblouis du collectionneur, états anciens ou ignorés d’œuvres connues, créations nouvelles. Quelle plongée fascinante aux arcanes de la création ! J’ai rapporté de Mougins une parcelle de cette force qui compense bien des déboires et des lassitudes dans le patient échafaudage d’une collection.
Les maîtres de la planche gravée n’en sont pas à la première surprise avec Picasso. On le voit non seulement conquérir en se jouant de toutes les difficultés du métier, mais encore pousser au-delà, obtenir des résultats jugés irréalisables, bref, triompher dans chaque nouvelle technique qu’il adopte. C’est que, pour Picasso, être buriniste ou aquafortiste ou lithographe, ou encore graver sur linoléum, c’est tout d’abord être artisan, fouiller tous les secrets du métier avec la patience et l’amour qui sont l’apanage du vrai créateur. Virtuose de n’importe quel outil du graveur, Picasso arrache à la matière les effets les plus subtils, les plus raffinés qui y sommeillent. Il n’est donc guère étonnant que cet artiste ait foi dans l’expérimentation incessante, et que cinq, dix ou trente états soient parfois nécessaires pour des mains de ce rigoriste sorte le parfait chef-d’œuvre, auquel il hésite encore souvent à accorder le bon à tirer. C’est en étudiant ces états ignorés du grand public, et qui restent inédits, que l’on arrive à se faire une idée de la méthode de travail de Picasso, de sa constante recherche de formes d’expression nouvelles, des scrupules qui guident sa démarche. »
Nous reproduisons également de larges extraits d’un texte de Madame Hélène Parmentier, publié en préface du catalogue raisonné des lithographies de Picasso « Picasso lithographe » publié aux éditions André Sauret.
«Le propre de Picasso est de contester l’inébranlable définition de tout. La réalité n’est pas ce que vous croyez. A condition de ne pas s’arrêter aux apparences, tout décuple son poids de vie. Le créateur n’est pas un magicien mais il trouve dans les cruches abandonnées par le potier les mamelles de sa chèvre. Et quel innocent palmier a engendré la large feuille dont l’arête est le dos de cette chèvre ? Et le tout devenu bronze fait « La Chèvre », la vraie. Ce n’est pas un jeu : c’est la quête majeure de réalité. Picasso pour sa chèvre, traversait à travers le mur de fer, une branche de palmier à la main.
Quand Fernand Mourlot parle de Picasso lithographe, il dit : « Picasso a écouté, il a regardé, il a fait tout le contraire de ce qu’il a appris, et ça a marché ». Ses potiers, les Ramié à Vallauris, peuvent en dire autant de ce potier improvisé qui leur est arrivé un beau matin « Picasso faisait tout ce qu’on lui disait de ne pas faire ». Avec les émaux, avec les engobes. Et ça a marché. Ses graveurs, les frères Crommelynck, peuvent en dire autant de ce graveur qui transgresse avec une stupéfiante désinvolture les lois implacables d’un art difficile. Et contrairement à tout ce que l’on peut attendre, ça marche. Mais si ça marche c’est naturellement parce que Picasso assimile, pense, apprend, fait de ses mains, essaye tout. Sabartès écrivait simplement des toutes premières lithographies de Picasso : « La première série des lithographies que nous lui connaissons nous permet d’observer qu’au crayon ou à l’encre, Picasso essaya de comprendre ce qu’était la lithographie ». Picasso, qui touche à tout ce qui transmet l’expression d’une pensée, est le contraire du touche-à-tout génial qui fait tout ce qu’il veut de ses mains, réussit du premier coup, bouscule tout, et fait sauter la banque, comme un homme qui n’a jamais joué et qui gagne. Picasso a un formidable respect du métier et une curiosité du matériau toujours insatisfaite. L’histoire du taureau en est une illustration singulière. Elle se déroule chez Mourlot en 1945, aux anciens ateliers de la rue de Chabrol. Elle m’a été racontée par Jean Célestin qui travaillait avec Picasso à ce moment là et qui dit de Picasso : « Picasso m’a marqué », et qui ajoute « d’avoir travaillé avec Picasso, ça a ajouté quelque chose de spécial dans ma vie ». Et qui répète sans cesse : « Picasso a un sens… il a… comment dire, des dons incroyables… C’est un peintre, c’est un gars… » L’histoire a deux faces. Le côté Picasso travail et le côté Picasso mur de fer, que Célestin exprime à merveille. Il faut dire que chez Mourlot, on attendait Picasso au coin des presses. Combien de peintres y sont passés et y passent ! Les ouvriers les voient faire (je parle de ceux qui font les lithographies eux-mêmes). Et jugent. « On donnait à Picasso une pierre et deux minutes après, avec le crayon et le pinceau Picasso partait. Et ça n’arrêtait plus… Picasso nous a épatés du point de vue lithographie. Célestin dit de Picasso que c’est u n gars qui est « au boulot ». Travailleur à ne pas y croire. « On partait le soir à 8 heures, le matin à 8 heures et demi Picasso était là. Et puis chez lui dans la nuit Picasso faisait une lithographie sur papier à report sur sa cuisinière et le matin ça recommençait. » Fernand Mourlot raconte : «Quand on lui disait que les vieux lithographes se mettaient un tampon sur la bouche pour ne pas postillonner sur la pierre, Picasso rigolait. Il disait : la salive, ça fait un blanc. Et on l’utilise.
Voici donc l’histoire du taureau (l’auteur fait allusion à une lithographie de Picasso imprimée chez Mourlot en 1945, avec 12 épreuves d’état) : « Un jour, dit Célestin, Picasso commence donc ce fameux taureaux. Un taureau superbe. Bien dodu. Moi je trouvais que ça y était. Pas du tout. Deuxième état, troisième état et ça continue. Toujours dodu mais le taureau n’était plus le même… Il se met à diminuer de poids. Deschamps me dira ce jour là que Picasso enlevait plutôt qu’il ne rajoutait. Picasso faisait des découpures dans son taureau… Et à chaque fois on tirait une épreuve de la lithographie. A la dernière épreuve, il ne restait juste que quelques lignes. Je regardais Picasso travailler, il enlevait, il enlevait. Moi je me pensais au premier taureau. Et je ne pouvais pas m’empêcher de me dire : ce que je ne comprends pas, c’est qu’il finit là où normalement il aurait du commencer ! Mais lui il cherchait son taureau et pour arriver à son taureau d’une ligne, il lui avait fallu passer par tous les autres. »
Picasso peintre - graveur
De nombreux catalogues raisonnés recensent les estampes de Picasso, suivant les techniques employées par l'artiste, voici les principaux :
- Picasso lithographe, en 4 volumes, catalogues et notices établis par Fernand Mourlot qui passent en revue toutes les lithographies originales de l'artiste. Ces volumes sont en édition limitée et contiennent des lithographies. André Sauret Editeur.
- En 6 volumes, Picasso peintre - graveur , catalogues raisonnés de l'oeuvre gravé, (ici le tome IV reproduit), répertoriant toutes les gravures de l'artiste, aquatintes, eaux-fortes, pointes sèches, mais aussi linogravures et monotypes. Catalogues établis par Brigitte Baer aux Editions Kornfeld.
- Pablo Picasso, Plakate 1923 - 1973 recense lui toutes les affiches réalisées par l'artiste. Catalogue établi par Christoph Czwiklitzer aux éditions Deutcher Taschenbuch.
- Pablo Picasso, les livres illustrés , répertorie tous les livres, catalogues, albums comportant des lithographies, gravures -eaux fortes, aquatintes, pointes sèches-, gravures sur bois de Picasso et reproduit chacune d'elles. 156 livres sont ainsi recensés et décrits. Patrick Cramer Editeur.
- Enfin, pour les céramiques, le catalogue de l'oeuvre céramique édité , établi par Alain Ramié, Editions Galerie Madoura.
De nombreux catalogues raisonnés recensent les estampes de Picasso, suivant les techniques employées par l'artiste, voici les principaux :
- Picasso lithographe, en 4 volumes, catalogues et notices établis par Fernand Mourlot qui passent en revue toutes les lithographies originales de l'artiste. Ces volumes sont en édition limitée et contiennent des lithographies. André Sauret Editeur.
- En 6 volumes, Picasso peintre - graveur , catalogues raisonnés de l'oeuvre gravé, (ici le tome IV reproduit), répertoriant toutes les gravures de l'artiste, aquatintes, eaux-fortes, pointes sèches, mais aussi linogravures et monotypes. Catalogues établis par Brigitte Baer aux Editions Kornfeld.
- Pablo Picasso, Plakate 1923 - 1973 recense lui toutes les affiches réalisées par l'artiste. Catalogue établi par Christoph Czwiklitzer aux éditions Deutcher Taschenbuch.
- Pablo Picasso, les livres illustrés , répertorie tous les livres, catalogues, albums comportant des lithographies, gravures -eaux fortes, aquatintes, pointes sèches-, gravures sur bois de Picasso et reproduit chacune d'elles. 156 livres sont ainsi recensés et décrits. Patrick Cramer Editeur.
- Enfin, pour les céramiques, le catalogue de l'oeuvre céramique édité , établi par Alain Ramié, Editions Galerie Madoura.
"Certains peintres transforment le soleil en un point jaune, d'autres transforment un point jaune en soleil."
Citation de Pablo Picasso.
Citation de Pablo Picasso.
- Picasso avec Picasso. Très beau livre rassemblant plusieurs centaines de photographies de Picasso réalisées par le grand photographe et ami de Picasso Edward Quinn, amitié qui a permis au photographe de suivre Picasso au quotidien pendant de nombreuses années depuis leur rencontre à Vallauris au début des années 50. Rappelons que le livre a été tiré à 300 exemplaires seulement et qu'il comporte une lithographie tirée dans les ateliers de Franck Bordas à Paris.
- Les archives de Picasso. Catalogue d'une exposition au musée Picasso de Paris en 2003. L'exposition est consacrée à toutes les archives de l'artiste : archives personnelles (tickets d'entrée de cinéma, de corridas, de théatre, de cirque -Il semble que Picasso gardait tout !-), mais aussi de toutes les lettres que Picasso reçut durant sa vie, qu'elles viennent de personnes très connues ou d'anonymes. Une autre façon de voir l'artiste, plus décalée et plus intime, puisque comme le dit l'exergue du catalogue "On est ce que l'on garde".
- Picasso, voyage dans l'amitié. Catalogue d'une exposition Picasso au Musée de la Malmaison à Cannes (exposition réalisée par l'excellent Frédéric Ballester), qui retrace les relations entre Picasso et ses amis, qu'ils soient connus ou non. Ce voyage ne se fait pas seulement à travers de photographies mais aussi de nombreux tableaux, de céramiques, de dessins et d'estampes.
- Picasso, papiers collés. Catalogue d'une exposition Picasso au Musée Picasso à Paris en 1998, consacrés aux papiers collés. Une vingtaine de tableaux est ici reproduite, tous exécutés entre 1912 et 1914. (Picasso réalisa son premier papier collé en 1912, mais c'est Georges Braque qui fut le premier à "inventer" cette technique, quelques mois plus tôt).
- Picasso. Très intéressant livre uniquement consacré aux estampes de Picasso, lithographies ou gravures. Publié par la Bibliothèque des Arts, dans la collection "Les maîtres de la gravure", l'ouvrage reproduit plus de 200 estampes, en les expliquant, en en détaillant les techniques utilisées, en les replaçant dans le contexte plus général de l'oeuvre de Picasso. Très belle préface de Roger Passeron, glossaire complet. Un livre indispensable pour les amateurs d'estampes.
Vous pouvez aussi retrouver quelques importants catalogues d'exposition de Pablo Picasso en cliquant sur certaines vignettes d'estampes à vendre ou déjà vendues.
- Les archives de Picasso. Catalogue d'une exposition au musée Picasso de Paris en 2003. L'exposition est consacrée à toutes les archives de l'artiste : archives personnelles (tickets d'entrée de cinéma, de corridas, de théatre, de cirque -Il semble que Picasso gardait tout !-), mais aussi de toutes les lettres que Picasso reçut durant sa vie, qu'elles viennent de personnes très connues ou d'anonymes. Une autre façon de voir l'artiste, plus décalée et plus intime, puisque comme le dit l'exergue du catalogue "On est ce que l'on garde".
- Picasso, voyage dans l'amitié. Catalogue d'une exposition Picasso au Musée de la Malmaison à Cannes (exposition réalisée par l'excellent Frédéric Ballester), qui retrace les relations entre Picasso et ses amis, qu'ils soient connus ou non. Ce voyage ne se fait pas seulement à travers de photographies mais aussi de nombreux tableaux, de céramiques, de dessins et d'estampes.
- Picasso, papiers collés. Catalogue d'une exposition Picasso au Musée Picasso à Paris en 1998, consacrés aux papiers collés. Une vingtaine de tableaux est ici reproduite, tous exécutés entre 1912 et 1914. (Picasso réalisa son premier papier collé en 1912, mais c'est Georges Braque qui fut le premier à "inventer" cette technique, quelques mois plus tôt).
- Picasso. Très intéressant livre uniquement consacré aux estampes de Picasso, lithographies ou gravures. Publié par la Bibliothèque des Arts, dans la collection "Les maîtres de la gravure", l'ouvrage reproduit plus de 200 estampes, en les expliquant, en en détaillant les techniques utilisées, en les replaçant dans le contexte plus général de l'oeuvre de Picasso. Très belle préface de Roger Passeron, glossaire complet. Un livre indispensable pour les amateurs d'estampes.
Vous pouvez aussi retrouver quelques importants catalogues d'exposition de Pablo Picasso en cliquant sur certaines vignettes d'estampes à vendre ou déjà vendues.
Picasso avec Picasso
Les archives de Picasso
Picasso, voyage dans l'amitié
Picasso, papiers collés
Picasso