SICILIA
Oeuvres | Biographie | Oeuvres venduesVoici les estampes disponibles pour Jose Maria Sicilia, lithographies et monotypes, vous pouvez cliquer sur une image pour l'agrandir et accéder à la description de l'oeuvre. Sauf mention contraire, toutes les estampes sont signées par Sicilia et sont originales.
Jose Maria Sicilia est né en 1954. Il a étudié à l'école des Beaux-Arts de San Fernando dans les années 70. Sicilia est considéré comme un des peintres les plus importants de sa génération. Il vit aujourd'hui entre Paris et Palma de Majorque. De nombreuses expositions consacrent ses oeuvres, la plupart des grands musées dans le monde possèdent des oeuvres de Sicilia. Son travail sur l'estampe est passionnant, Sicilia y utilise des vernis, de la cire et joue constamment sur les effets de transparence. Ce travail sur l'estampe a été montré lors d'une exposition à Caen au Musée des Beaux-Arts en 2000, où une cinquantaine de lithographies et de livres illustrés furent exposés.
Voici une liste non exhaustive des principales expositions personnelles de Sicilia :
1982 : Galerie Trans/form, Paris.
1984 : Galerie Fernando Vijande, Madrid.
1985 : Galeria Comicos, Lisbonne.
1986 : Galeie Akira Ikeda, Nagoya, Japon.
1987 : Gallery Blum Helman, New York.
1988 : IVAM, Valencia.
1989 : Galleria Sperone, Rome.
1990 : Galerie Hubert, Genève.
1991 : Galerie Soledad Lorenzo, Madrid.
1993 : Galerie Serpa, Lisbonne.
1994 : Galerie Jesperssen, Danemark.
1995 : Galerie Joan Prats, Barcelone.
1996 : Galerie Galerie Gandy, Prague.
1997 : Galerie Stone, La Haye (expo d'estampes).
1998 : Galerie Chantal Croussel, Paris.
1999 : Galerie Noirhomme, Bruxelles.
2000 : Galerie March, Valencia.
En marge de cette courte biographie, je suis heureux de pouvoir reproduire ici un très beau texte de Xavier Girard consacré à José Maria Sicilia, paru dans la revue "La pensée du midi", (numéro 13), revue littéraire et de débat d'idées :
"Loeuvre de José Maria Sicilia procède tout entière de linstant. Aucune esquisse ne la préfigure- ni plan ni dessin provisoire ne larrêtent à lavance. Seules les conditions particulières liées aux matériaux et à la technique employés, aux états de lombre et de la lumière, à la température ou à lhumidité ambiantes, au climat sonore et olfactif de latelier et à la sensation de plus ou moins grande quiétude éprouvée par lartiste interviennent dans son déroulement, contribuent ou non à la manifestation désirée. La succession des tâches préparatoires sapparente ici à lattente méthodique décrite par le poète et ami du peintre, José Angel Valente, dans ses Fragmentos de un libro futuro, attente de celui qui guette un jour / le coup sec du hasard, sans chercher à peser sur le cours du temps. Aussi, les carnets de lartiste ne se distinguent-ils pas des oeuvres elles-mêmes- comme elles, ils nous livrent des indications précieuses sur les minutes de sa méthode créative. Sicilia les utilise uniquement en voyage-: Que je sois à Tanger, en Syrie, en Egypte ou en Inde, nous dit-il, quand je peins sur le motif je ne suis plus nulle part, mais dans le carnet comme dans une maison, je suis entièrement dans laquarelle, dans la fluidité de laquarelle, dans la justesse et la transparence des couleurs, le papier, les gestes du pinceau. Je méloigne du contexte et je recherche un accord, une paix, au plus proche des choses. La nature ambivalente de laquarelle rejoint ainsi celle de la sieste, moment aimé du peintre, car quand on fait la sieste, dit-il, on est entre deux, pas vraiment endormi et pas éveillé non plus- on est attentif sans lêtre, des idées vous viennent, se mélangent, ça ne dure pas beaucoup, ce nest pas un rêve- on lutte pour ne pas dormir, on ne sabandonne pas, on entend et on nentend pas, on se laisse aller et en même temps on est retenu. Cest un kaléidoscope, comme les couleurs qui se déposent du vitrail sur le sol, ici et là, dans un tapis, un tableau, un dallage, et ça change tout le temps comme des nuages de couleur. Chez Sicilia, que fascinent les mosquées, le tapis, à limage du firdaws, le jardin dEden de lislam irrigué par les quatre couleurs du paradis est un lieu de paix et de bonheur terrestre, cest lendroit où nous sommes. Quand on rêve de tapis, tout fait tapis- la terrasse du café, la ville, le monde sont des tapis. Les tapis de mosquée, les taches de couleur sur le pavement dune église, les almohadones, repose-têtes en céramiques colorées que montrent les travaux récents sont la métaphore dun sommeil de midi, une tranquillité- sans lendemain1 où fusionneraient dedans et dehors, présent et passé, éveil et dilution des pensées, ombre et lumière dans un mouvement de descente, de lent dépôt apaisant dans lépaisseur de la matière jusquà ce point zéro de la tradition mystique, ce point où le sujet découvre la pure palpitation de-ce qui est2. Que la matière participe à ce dévoilement de limmatériel est lune des plus anciennes obsessions du peintre. Les fleurs, ou plutôt lefflorescence, le fleurissement liquide qui éclate dans un grand nombre doeuvres quon dirait marquées au fer rouge comme la mémoire des cyclamens pourpres qui flamboie dans les fonds de LAtelier rouge de Matisse en sont un bon exemple. Comme les fleurs de lumière de Redon, ouvertes sur ellesmêmes en une sorte dapothéose érotique et tournées vers nous, les fleurs de Sicilia sont moins des tulipes ou des sexes que des centres de vision, des transformateurs qui donnent accès à linfiniment ouvert dune apparition sans image. Les travaux en cire dEspagne (Colmenas, ruches présentées chez Chantal Crousel-; Sanlucar de Barrameda, plaques de cire et lithographies (2002) figurant des textes de saint Jean de la Croix butinés par labeille) mettent en oeuvre une autre figure de ce renversement symbolique-: Les abeilles, note Sicilia, sont à la fois lumineuses et obscures. Elles travaillent dans lobscurité incandescente de la ruche. La cire quelles fabriquent est un peu de cette lumière coagulée-; les couleurs y sont en suspension. Dans la cire les choses sont simplement là, en attente. La cire apprend à faire les choses sans les faire. Elle apprend à ne pas vouloir. Cest un travail quon ne fait pas. Le résultat nest pas à voir mais à découvrir peu à peu. Entre le miel incorruptible et la lueur de la cire Les Pigeons 2000, une installation formée de pigeons photophores, mettent en scène une autre sorte de lien secret. Sicilia en eut lidée à Cordoue devant des anges porteurs de feu dont les pinceaux de lumière lui firent songer à des jets de salive ou de sperme projetés vers la nef. Les petites lueurs votives qui vacillent dans le corps des oiseaux pourraient bien alors brûler, en deçà des symboles religieux, dune écriture rêvée qui sécréterait dans lobscurité sa propre substance lumineuse." Xavier GIRARD, avec l'aimable autorisation de la revue "la pensée du midi", site internet : http://www.lapenseedumidi.org)
Voici une liste non exhaustive des principales expositions personnelles de Sicilia :
1982 : Galerie Trans/form, Paris.
1984 : Galerie Fernando Vijande, Madrid.
1985 : Galeria Comicos, Lisbonne.
1986 : Galeie Akira Ikeda, Nagoya, Japon.
1987 : Gallery Blum Helman, New York.
1988 : IVAM, Valencia.
1989 : Galleria Sperone, Rome.
1990 : Galerie Hubert, Genève.
1991 : Galerie Soledad Lorenzo, Madrid.
1993 : Galerie Serpa, Lisbonne.
1994 : Galerie Jesperssen, Danemark.
1995 : Galerie Joan Prats, Barcelone.
1996 : Galerie Galerie Gandy, Prague.
1997 : Galerie Stone, La Haye (expo d'estampes).
1998 : Galerie Chantal Croussel, Paris.
1999 : Galerie Noirhomme, Bruxelles.
2000 : Galerie March, Valencia.
En marge de cette courte biographie, je suis heureux de pouvoir reproduire ici un très beau texte de Xavier Girard consacré à José Maria Sicilia, paru dans la revue "La pensée du midi", (numéro 13), revue littéraire et de débat d'idées :
"Loeuvre de José Maria Sicilia procède tout entière de linstant. Aucune esquisse ne la préfigure- ni plan ni dessin provisoire ne larrêtent à lavance. Seules les conditions particulières liées aux matériaux et à la technique employés, aux états de lombre et de la lumière, à la température ou à lhumidité ambiantes, au climat sonore et olfactif de latelier et à la sensation de plus ou moins grande quiétude éprouvée par lartiste interviennent dans son déroulement, contribuent ou non à la manifestation désirée. La succession des tâches préparatoires sapparente ici à lattente méthodique décrite par le poète et ami du peintre, José Angel Valente, dans ses Fragmentos de un libro futuro, attente de celui qui guette un jour / le coup sec du hasard, sans chercher à peser sur le cours du temps. Aussi, les carnets de lartiste ne se distinguent-ils pas des oeuvres elles-mêmes- comme elles, ils nous livrent des indications précieuses sur les minutes de sa méthode créative. Sicilia les utilise uniquement en voyage-: Que je sois à Tanger, en Syrie, en Egypte ou en Inde, nous dit-il, quand je peins sur le motif je ne suis plus nulle part, mais dans le carnet comme dans une maison, je suis entièrement dans laquarelle, dans la fluidité de laquarelle, dans la justesse et la transparence des couleurs, le papier, les gestes du pinceau. Je méloigne du contexte et je recherche un accord, une paix, au plus proche des choses. La nature ambivalente de laquarelle rejoint ainsi celle de la sieste, moment aimé du peintre, car quand on fait la sieste, dit-il, on est entre deux, pas vraiment endormi et pas éveillé non plus- on est attentif sans lêtre, des idées vous viennent, se mélangent, ça ne dure pas beaucoup, ce nest pas un rêve- on lutte pour ne pas dormir, on ne sabandonne pas, on entend et on nentend pas, on se laisse aller et en même temps on est retenu. Cest un kaléidoscope, comme les couleurs qui se déposent du vitrail sur le sol, ici et là, dans un tapis, un tableau, un dallage, et ça change tout le temps comme des nuages de couleur. Chez Sicilia, que fascinent les mosquées, le tapis, à limage du firdaws, le jardin dEden de lislam irrigué par les quatre couleurs du paradis est un lieu de paix et de bonheur terrestre, cest lendroit où nous sommes. Quand on rêve de tapis, tout fait tapis- la terrasse du café, la ville, le monde sont des tapis. Les tapis de mosquée, les taches de couleur sur le pavement dune église, les almohadones, repose-têtes en céramiques colorées que montrent les travaux récents sont la métaphore dun sommeil de midi, une tranquillité- sans lendemain1 où fusionneraient dedans et dehors, présent et passé, éveil et dilution des pensées, ombre et lumière dans un mouvement de descente, de lent dépôt apaisant dans lépaisseur de la matière jusquà ce point zéro de la tradition mystique, ce point où le sujet découvre la pure palpitation de-ce qui est2. Que la matière participe à ce dévoilement de limmatériel est lune des plus anciennes obsessions du peintre. Les fleurs, ou plutôt lefflorescence, le fleurissement liquide qui éclate dans un grand nombre doeuvres quon dirait marquées au fer rouge comme la mémoire des cyclamens pourpres qui flamboie dans les fonds de LAtelier rouge de Matisse en sont un bon exemple. Comme les fleurs de lumière de Redon, ouvertes sur ellesmêmes en une sorte dapothéose érotique et tournées vers nous, les fleurs de Sicilia sont moins des tulipes ou des sexes que des centres de vision, des transformateurs qui donnent accès à linfiniment ouvert dune apparition sans image. Les travaux en cire dEspagne (Colmenas, ruches présentées chez Chantal Crousel-; Sanlucar de Barrameda, plaques de cire et lithographies (2002) figurant des textes de saint Jean de la Croix butinés par labeille) mettent en oeuvre une autre figure de ce renversement symbolique-: Les abeilles, note Sicilia, sont à la fois lumineuses et obscures. Elles travaillent dans lobscurité incandescente de la ruche. La cire quelles fabriquent est un peu de cette lumière coagulée-; les couleurs y sont en suspension. Dans la cire les choses sont simplement là, en attente. La cire apprend à faire les choses sans les faire. Elle apprend à ne pas vouloir. Cest un travail quon ne fait pas. Le résultat nest pas à voir mais à découvrir peu à peu. Entre le miel incorruptible et la lueur de la cire Les Pigeons 2000, une installation formée de pigeons photophores, mettent en scène une autre sorte de lien secret. Sicilia en eut lidée à Cordoue devant des anges porteurs de feu dont les pinceaux de lumière lui firent songer à des jets de salive ou de sperme projetés vers la nef. Les petites lueurs votives qui vacillent dans le corps des oiseaux pourraient bien alors brûler, en deçà des symboles religieux, dune écriture rêvée qui sécréterait dans lobscurité sa propre substance lumineuse." Xavier GIRARD, avec l'aimable autorisation de la revue "la pensée du midi", site internet : http://www.lapenseedumidi.org)