ALECHINSKY
Oeuvres | Biographie | Texte référence | Catalogue | Verbatim | Oeuvres vendues | BibliographieVoici les estampes originales signées (lithographies, gravures, aquatintes ou livres) actuellement disponibles pour Pierre Alechinsky, cliquez sur une image pour accèder à la description de l'estampe. Sauf mention contraire toutes ces estampes de Pierre Alechinsky sont originales et signées.
Pierre Alechinsky est né en 1927 à Bruxelles. Dès 1944, il suit les cours de l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture et des Arts Décoratifs de la Cambre à Bruxelles. Alechinsky rencontre Christian Dotremont en 1949 et adhère au mouvement Cobra avec Karel Appel et Asger Jorn.
C'est au début des années 50 qu'Alechinsky s'initie à l'estampe (gravure) avec Stanley William Hayter, à l'atelier 17. Alechinsky apprend aussi la calligraphie japonaise, à laquelle il consacre un film en 1952. Alechinsky se lie d'amitié avec Giacometti, Bram Van velde, Victor Brauner et Wallace Ting. 1955 voit sa première grande exposition au Palais des Beaux arts de Bruxelles ; trois ans plus tard, c'est l'Institute of Contemporary Arts de Londres qui accueille ses oeuvres.(peintures, oeuvres sur papier, estampes)
Dans les années 60, Alechinsky expose régulièrement à La Lefebre Gallery à New York et à la Galerie de France à Paris, ses tableaux sont exposés mais aussi ses estampes, lithographies ou gravures. De nombreuses expositions sont consacrées à Pierre Alechinsky aux Etats Unis, mais aussi en Hollande. En 1969, grande rétrospective au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, puis au Louisiana Museum of art au Danemark, puis au Kunstverein de Dusseldorf et à la Kunsthalle de Brême, Allemagne. Alechinsky et Dotremont représentent la Belgique à la biennale de Venise en 1972 ; nombreuses expositions dans le monde entier (Belgique, Danemark, Suisse, Etats Unis, Canada, Hollande, Mexique). L'artiste dessine et aquarelle sur des papiers anciens. Alechinsky reprendra d'ailleurs ce procédé pour ses estampes, lithographies ou gravures.
Alechinsky devient professeur de peinture à l'Ecole Nationale Supèrieure des Beaux Arts de Paris de 1983 à 1987. Les musées et les galeries du monde entier accueillent ses oeuvres. Peintre écrivain, Alechinsky a publié Titres et pains perdus (Denoël,1965), L'autre main (Fata Morgana,1988), Lettre suit (Gallimard,1992), Baluchon et ricochets (Gallimard,1994), Remarques marginales (Gallimard,1997), Rue de la Verrerie (L'Echoppe, 1997), Le Pinceau voyageur (Gallimard, 2002), Des deux mains (Mercure de France, 2004).
Nombreuses expositions ont célèbré les estampes d'Alechinsky, qui a exploré toutes les possibilités des techniques de gravure et lithographie : eaux-fortes monumentales, lithos en de multiples couleurs, gravures avec estampages de pièces de mobilier urbain, aquatintes en couleurs et choix de support papier comme acte notarial, facture, registre ancien etc. L'artiste a également illustré de nombreux ouvrages, le plus souvent de gravures à l'eau forte ou d'aquatintes, des grands écrivains et poètes tels que Cioran, Cingria, Yves Bonnefoy, Michel Butor, André Frénaud, Jean Tardieu etc. Alechinsky vit et travaille à Paris.
C'est au début des années 50 qu'Alechinsky s'initie à l'estampe (gravure) avec Stanley William Hayter, à l'atelier 17. Alechinsky apprend aussi la calligraphie japonaise, à laquelle il consacre un film en 1952. Alechinsky se lie d'amitié avec Giacometti, Bram Van velde, Victor Brauner et Wallace Ting. 1955 voit sa première grande exposition au Palais des Beaux arts de Bruxelles ; trois ans plus tard, c'est l'Institute of Contemporary Arts de Londres qui accueille ses oeuvres.(peintures, oeuvres sur papier, estampes)
Dans les années 60, Alechinsky expose régulièrement à La Lefebre Gallery à New York et à la Galerie de France à Paris, ses tableaux sont exposés mais aussi ses estampes, lithographies ou gravures. De nombreuses expositions sont consacrées à Pierre Alechinsky aux Etats Unis, mais aussi en Hollande. En 1969, grande rétrospective au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, puis au Louisiana Museum of art au Danemark, puis au Kunstverein de Dusseldorf et à la Kunsthalle de Brême, Allemagne. Alechinsky et Dotremont représentent la Belgique à la biennale de Venise en 1972 ; nombreuses expositions dans le monde entier (Belgique, Danemark, Suisse, Etats Unis, Canada, Hollande, Mexique). L'artiste dessine et aquarelle sur des papiers anciens. Alechinsky reprendra d'ailleurs ce procédé pour ses estampes, lithographies ou gravures.
Alechinsky devient professeur de peinture à l'Ecole Nationale Supèrieure des Beaux Arts de Paris de 1983 à 1987. Les musées et les galeries du monde entier accueillent ses oeuvres. Peintre écrivain, Alechinsky a publié Titres et pains perdus (Denoël,1965), L'autre main (Fata Morgana,1988), Lettre suit (Gallimard,1992), Baluchon et ricochets (Gallimard,1994), Remarques marginales (Gallimard,1997), Rue de la Verrerie (L'Echoppe, 1997), Le Pinceau voyageur (Gallimard, 2002), Des deux mains (Mercure de France, 2004).
Nombreuses expositions ont célèbré les estampes d'Alechinsky, qui a exploré toutes les possibilités des techniques de gravure et lithographie : eaux-fortes monumentales, lithos en de multiples couleurs, gravures avec estampages de pièces de mobilier urbain, aquatintes en couleurs et choix de support papier comme acte notarial, facture, registre ancien etc. L'artiste a également illustré de nombreux ouvrages, le plus souvent de gravures à l'eau forte ou d'aquatintes, des grands écrivains et poètes tels que Cioran, Cingria, Yves Bonnefoy, Michel Butor, André Frénaud, Jean Tardieu etc. Alechinsky vit et travaille à Paris.
Nous reproduisons ici de larges extraits d’un texte sur Pierre Alechinsky de John Yau « Sur la ligne : l’art de Pierre Alechinsky », publié à l’occasion d’une exposition Alechinsky à la Galerie Nationale du Jeu de Paume en 1998 :
« Durant toute sa carrière, malgré les nombreux changements radicaux l’ayant conduit à modifier sa trajectoire à exploiter un autre médium et d’autres matériaux, Pierre Alechinsky n’a cessé de se demander : peut-on perpétuellement céder à des forces dont la forme ne se révélera que pendant l’exécution de l’œuvre ? L’individu a-t-il possibilité de rester en contact avec des instants, à la fois prodigieux et terrifiants, où l’émerveillement le dispute à la crainte ? Et si oui, comment ? En trouvant le moyen de revenir sur ses questions, Alechinsky affirme clairement sa qualité d’investigateur hostile aux conclusions définitives.
Depuis le milieu des années 60, où Alechinsky acheva central Park (1965), une peinture qui rompait avec sa production précédente ; et entreprit de travailler à l‘acrylique et à l’encre sur des feuilles de papier, vierge ou trouvé, qu’il appliquait ensuite sur la toile, Alechinsky a adopté une démarche ouverte et souple vis-à-vis de son sujet et s’y est toujours tenu. Dans l’œuvre d’Alechinsky, le spectateur rencontre des paysages à la fois remémorés et imaginés, tropicaux et civilisés, des figures allant de créatures et de monstres comiques à des enfants fantomatiques et des personnages alarmants, et des formes circulaires en suspension évoquant des mandalas, mais aussi des plaques d’égouts dont beaucoup étaient issues. Le sujet d’Alechinsky surgit du champ séparant le visible et l’invisible, de ce lieu où le réel et le fantastique se découvrent l’un dans l’autre. Ses créatures ne nous épargnent pas leurs moqueries, singeries, menaces, regards inquisiteurs, dédains et cajoleries, tandis que ses paysages nous séduisent tout en nous perturbant. C’est une vision à la fois extensible et intime.
Contrairement à de nombreux artistes contemporains, Alechinsky ne s’approprie pas des images de mass médias. Il ne se soucie ni de l’apparence, ni du monde de la consommation. Pour Alechinsky, l’important est l’acte de dessiner. Le travail d’Alechinsky s’élabore à partir du dessin, sans contrainte, semble-t-il, et sans trajectoire prévisible, pour prendre sa métaphore de la « toupie ». Plongeant des racines nombreuses et profondes dans des traditions très différents – les grottes de la Dordogne et d’Altamira, la calligraphie orientale, les dessins d’enfants, les graffiti, les dessins humoristiques, l’imagerie populaire, le texte imprimé, ainsi que divers maîtres et découvertes artistiques -, la ligne d’Alechinsky va prestement du fruste à l’élégant, du massif au vaporeux, de l’obsessionnel au délicat, de la sinuosité à l’éclaboussure. Elle s’enfle, vacille, s’étale, flotte et se tord ; elle peut passer du saccadé au du frénétique à la patte de mouche et au méditatif, et alterner le trait plein ou filiforme.
En plaçant les remarques marginales autour de l’image centrale ou au-dessous, et en traitant très différemment la couleur dans chacune, Alechinsky nous rappelle qu’on n’échappe pas aux transformations ni au chaos inhérents au passage du temps. Alechinsky refuse de faire une œuvre statique, car il sait que cette immobilité est illusoire : elle laisse entendre que l’art peut offrir un refuge contre ce désordre que nous appelons « maintenant ». Et comme ni les remarques marginales ni l’image centrale ne prédomine puisqu’il n’existe entre elles aucun rapport hiérarchique, Alechinsky nous remet en mémoire le passage du temps qui n’est pas le même pour tous, que nous l’expérimentons différemment. A cet égard, ses remarques marginales ne consignent pas seulement les multiples manifestations de la réalité : nous effectuons, nous rappelles-t-elles, un perpétuel va-et-vient entre le monde extérieure et l’expérience que nous en avons, nos sensations et sentiments et notre réflexion se modifient constamment, et il existe souvent un décalage entre ce que nous voyons et ce que nous savons. Aussi Alechinsky aborde-t-il son sujet essentiellement en penseur, sans cesse aux prises avec la nature de la réalité.
Dans l’œuvre d’Alechinsky, le cercle devient indifféremment roue, forme inflexible ou malicieuse, cerne, fruit, visage, soleil, mandala, carte du cosmos et réminiscence d’une place d’égout, allant ainsi du spirituel au terrestre et à l’objet de rebut. En relevant l’empreinte de plaques d’égout, de leurs surfaces particulières et usées de leurs signes d’identification, Alechinsky n’attire pas seulement notre attention sur le monde quotidien que nous habitons, mais nous rappelle aussi la présence du prodigieux dans la prosaïque. La plaque, si l’on réfléchit, conduit à l’égout, un vaste réseau souterrain de collecteurs par lequel la ville évacue ses déchets. Elle est la porte entre le monde supérieur et le monde inférieur. Et, en sa qualité de passage reliant ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas, la plaque d’égout d’Alechinsky définit l’un des critères de sa réflexion. Dans Remuement d’eau (1985), Alechinsky remplit l’extérieur et l’intérieur d’un estampage circulaire – une sorte de beignet évidé – de lignes sinueuses, virevoltantes, concurrentes, qui évoquent à la fois des plans d’eau turbulents et une vue aérienne de paysage montagneux. C’est la vision d’un monde où le solide devient liquide, et inversement. Où se situe la démarcation entre l’art et le rebut, entre le permanant et le temporaire, semble demander Alechinsky. Ou n’y a-t-il pas de solution de continuité ? Et habitons-nous chacun cette continuité entre le sacré et le profane.
En associant à l’intérieur de sa composition une plaque d’égout, des lignes abstraites tournoyantes évoquant l’eau happée dans un siphon et un chien au poil assez long, Alechinsky nous montre un objet fabriqué par l’homme, une forme de dissolution et un être doué de sensation. Ces manifestations de la réalité, différentes et pourtant liées, ne permettent-elles pas aussi de comprendre la moralité et la nature du passage du temps ? Après tout, pourquoi l’œuvre d’art et la plaque d’égout ne nous suivraient-elles pas ? En même temps, en utilisant l’empreinte, l’abstraction et la figuration, Alechinsky affirme sa conviction qu’aucune technique ne prend le pas sur une autre. Ni l’art ni la réalité ne doivent se comprendre en termes de hiérarchie car, en dernier ressort, la victoire revient au temps. Il existe quelque chose de très profond dans cette conscience du temps, intense et pourtant sereine. Car malgré les nombreux plaisirs qu’affirme l’art d’Alechinsky, malgré tout l’humour et l’espièglerie dont il dote ses peintures, l’œuvre d’Alechinsky se place hors du courant philosophique inhérent aux plus puissantes traditions artistiques, tant occidentales qu’extrême-orientales. Alechinsky a quelque chose en commun aussi bien avec les artistes Tang qui montraient des moines en contemplation devant des cascades, manifestation la plus terrestre de la dissolution, qu’avec Rembrandt qui explorait la fusion inexplorable de la chair et de la lumière. Alechinsky observe dans son œuvre la nature mobile et changeante de la réalité, notre façon à chacun de nous laisser dériver dans cette goutte de temps. Au lieu de s’efforcer d’immobiliser le temps, Alechinsky en consigne la diversité, les moments d’émerveillement, de joie et de tristesse. »
« Durant toute sa carrière, malgré les nombreux changements radicaux l’ayant conduit à modifier sa trajectoire à exploiter un autre médium et d’autres matériaux, Pierre Alechinsky n’a cessé de se demander : peut-on perpétuellement céder à des forces dont la forme ne se révélera que pendant l’exécution de l’œuvre ? L’individu a-t-il possibilité de rester en contact avec des instants, à la fois prodigieux et terrifiants, où l’émerveillement le dispute à la crainte ? Et si oui, comment ? En trouvant le moyen de revenir sur ses questions, Alechinsky affirme clairement sa qualité d’investigateur hostile aux conclusions définitives.
Depuis le milieu des années 60, où Alechinsky acheva central Park (1965), une peinture qui rompait avec sa production précédente ; et entreprit de travailler à l‘acrylique et à l’encre sur des feuilles de papier, vierge ou trouvé, qu’il appliquait ensuite sur la toile, Alechinsky a adopté une démarche ouverte et souple vis-à-vis de son sujet et s’y est toujours tenu. Dans l’œuvre d’Alechinsky, le spectateur rencontre des paysages à la fois remémorés et imaginés, tropicaux et civilisés, des figures allant de créatures et de monstres comiques à des enfants fantomatiques et des personnages alarmants, et des formes circulaires en suspension évoquant des mandalas, mais aussi des plaques d’égouts dont beaucoup étaient issues. Le sujet d’Alechinsky surgit du champ séparant le visible et l’invisible, de ce lieu où le réel et le fantastique se découvrent l’un dans l’autre. Ses créatures ne nous épargnent pas leurs moqueries, singeries, menaces, regards inquisiteurs, dédains et cajoleries, tandis que ses paysages nous séduisent tout en nous perturbant. C’est une vision à la fois extensible et intime.
Contrairement à de nombreux artistes contemporains, Alechinsky ne s’approprie pas des images de mass médias. Il ne se soucie ni de l’apparence, ni du monde de la consommation. Pour Alechinsky, l’important est l’acte de dessiner. Le travail d’Alechinsky s’élabore à partir du dessin, sans contrainte, semble-t-il, et sans trajectoire prévisible, pour prendre sa métaphore de la « toupie ». Plongeant des racines nombreuses et profondes dans des traditions très différents – les grottes de la Dordogne et d’Altamira, la calligraphie orientale, les dessins d’enfants, les graffiti, les dessins humoristiques, l’imagerie populaire, le texte imprimé, ainsi que divers maîtres et découvertes artistiques -, la ligne d’Alechinsky va prestement du fruste à l’élégant, du massif au vaporeux, de l’obsessionnel au délicat, de la sinuosité à l’éclaboussure. Elle s’enfle, vacille, s’étale, flotte et se tord ; elle peut passer du saccadé au du frénétique à la patte de mouche et au méditatif, et alterner le trait plein ou filiforme.
En plaçant les remarques marginales autour de l’image centrale ou au-dessous, et en traitant très différemment la couleur dans chacune, Alechinsky nous rappelle qu’on n’échappe pas aux transformations ni au chaos inhérents au passage du temps. Alechinsky refuse de faire une œuvre statique, car il sait que cette immobilité est illusoire : elle laisse entendre que l’art peut offrir un refuge contre ce désordre que nous appelons « maintenant ». Et comme ni les remarques marginales ni l’image centrale ne prédomine puisqu’il n’existe entre elles aucun rapport hiérarchique, Alechinsky nous remet en mémoire le passage du temps qui n’est pas le même pour tous, que nous l’expérimentons différemment. A cet égard, ses remarques marginales ne consignent pas seulement les multiples manifestations de la réalité : nous effectuons, nous rappelles-t-elles, un perpétuel va-et-vient entre le monde extérieure et l’expérience que nous en avons, nos sensations et sentiments et notre réflexion se modifient constamment, et il existe souvent un décalage entre ce que nous voyons et ce que nous savons. Aussi Alechinsky aborde-t-il son sujet essentiellement en penseur, sans cesse aux prises avec la nature de la réalité.
Dans l’œuvre d’Alechinsky, le cercle devient indifféremment roue, forme inflexible ou malicieuse, cerne, fruit, visage, soleil, mandala, carte du cosmos et réminiscence d’une place d’égout, allant ainsi du spirituel au terrestre et à l’objet de rebut. En relevant l’empreinte de plaques d’égout, de leurs surfaces particulières et usées de leurs signes d’identification, Alechinsky n’attire pas seulement notre attention sur le monde quotidien que nous habitons, mais nous rappelle aussi la présence du prodigieux dans la prosaïque. La plaque, si l’on réfléchit, conduit à l’égout, un vaste réseau souterrain de collecteurs par lequel la ville évacue ses déchets. Elle est la porte entre le monde supérieur et le monde inférieur. Et, en sa qualité de passage reliant ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas, la plaque d’égout d’Alechinsky définit l’un des critères de sa réflexion. Dans Remuement d’eau (1985), Alechinsky remplit l’extérieur et l’intérieur d’un estampage circulaire – une sorte de beignet évidé – de lignes sinueuses, virevoltantes, concurrentes, qui évoquent à la fois des plans d’eau turbulents et une vue aérienne de paysage montagneux. C’est la vision d’un monde où le solide devient liquide, et inversement. Où se situe la démarcation entre l’art et le rebut, entre le permanant et le temporaire, semble demander Alechinsky. Ou n’y a-t-il pas de solution de continuité ? Et habitons-nous chacun cette continuité entre le sacré et le profane.
En associant à l’intérieur de sa composition une plaque d’égout, des lignes abstraites tournoyantes évoquant l’eau happée dans un siphon et un chien au poil assez long, Alechinsky nous montre un objet fabriqué par l’homme, une forme de dissolution et un être doué de sensation. Ces manifestations de la réalité, différentes et pourtant liées, ne permettent-elles pas aussi de comprendre la moralité et la nature du passage du temps ? Après tout, pourquoi l’œuvre d’art et la plaque d’égout ne nous suivraient-elles pas ? En même temps, en utilisant l’empreinte, l’abstraction et la figuration, Alechinsky affirme sa conviction qu’aucune technique ne prend le pas sur une autre. Ni l’art ni la réalité ne doivent se comprendre en termes de hiérarchie car, en dernier ressort, la victoire revient au temps. Il existe quelque chose de très profond dans cette conscience du temps, intense et pourtant sereine. Car malgré les nombreux plaisirs qu’affirme l’art d’Alechinsky, malgré tout l’humour et l’espièglerie dont il dote ses peintures, l’œuvre d’Alechinsky se place hors du courant philosophique inhérent aux plus puissantes traditions artistiques, tant occidentales qu’extrême-orientales. Alechinsky a quelque chose en commun aussi bien avec les artistes Tang qui montraient des moines en contemplation devant des cascades, manifestation la plus terrestre de la dissolution, qu’avec Rembrandt qui explorait la fusion inexplorable de la chair et de la lumière. Alechinsky observe dans son œuvre la nature mobile et changeante de la réalité, notre façon à chacun de nous laisser dériver dans cette goutte de temps. Au lieu de s’efforcer d’immobiliser le temps, Alechinsky en consigne la diversité, les moments d’émerveillement, de joie et de tristesse. »
Pierre Alechinsky, les estampes.
Ce catalogue raisonné de Pierre Alechinsky couvre la période 1946 à 1972, il n'est donc pas exhaustif pour tout l'oeuvre gravé de l'artiste. Plus de 600 estampes y sont référencées : lithographies, gravures, gravures sur bois, affiches, linogravures, et toutes les estampes réalisées par Alechinsky dans le cadre du livre illustré. Catalogue établi et publié par Yves Rivière en 1973.
Ce catalogue raisonné de Pierre Alechinsky couvre la période 1946 à 1972, il n'est donc pas exhaustif pour tout l'oeuvre gravé de l'artiste. Plus de 600 estampes y sont référencées : lithographies, gravures, gravures sur bois, affiches, linogravures, et toutes les estampes réalisées par Alechinsky dans le cadre du livre illustré. Catalogue établi et publié par Yves Rivière en 1973.
"Petit à petit, je me suis constitué, dessinant, un vocabulaire d'images d'après des modèles disposés sur ma table, près de l'encre et du papier ; modèles on ne peut plus humbles (si tant est que l'on puisse prêter quelque caractère à des cailloux, des racines, des pelures d'orange). Par enchaînement, un peu à la manière du calembour, j'ai vu apparaître les dames de mes pensées, les chapeaux en plume des Gilles de Binche (soudainement proches des Mayas), éruptions volcaniques (autres bouquets), spirales, volutes, méandre d'une rivière devenant sentes, ou lacets, ou serpents."
Citation de Pierre Alechinsky in Centres et Marges, 1986.
Citation de Pierre Alechinsky in Centres et Marges, 1986.
- Alechinsky. Catalogue de l'exposition rétrospective Pierre Alechinsky qui s'est tenue à la Galerie Nationale du Jeu de Paume à Paris en 1998. Textes de Alain Robbe-Grillet (Chemin faisant) et de Pierre Daix (Pierre Alechinsky en son époque). Sans doute le catalogue le plus complet pour découvrir les tableaux, gouaches et encres de l'artiste.
- Alechinsky, idéotraces. Publié par Denoël en 1966, ce livre nous fait découvrir les encres sur papier de Pierre Alechinsky qui signe aussi la préface de l'ouvrage. Tirage du livre à 3000 exemplaires, les 100 premiers comportent une lithographie originale de Pierre Alechinsky.
- Alechinsky. Catalogue d'une exposition Pierre Alechinsky au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris en 1975, exposition consacrée aux oeuvres exécutées en peinture acrylique qu'Alechinsky utilise pour la liberté qu'elle lui apporte. Texte de Jacques Lassaigne, une centaine d'oeuvres est reproduite.
- Frontière et bordures. Catalogue d'une exposition Pierre Alechinsky à l'Abbaye de Sénanque en 1984. Textes de Michel Butor et Michel Sicard.
- Pierre Alechinsky, centres et marges. Très bel ouvrage qui s'intéresse aux dessins marginaux que Pierre Alechinsky met en marge ou au centre de ses oeuvres, peintures, dessins ou estampes. Dialogue entre Michael Gibson et Pierre Alechinsky où l'artiste explique et commente ces ajouts, notes, sous-titres, remarques marginales.
Rappelons aussi que Pierre Alechinsky est l'auteur de nombreux livres. Vous pouvez en retrouver certains et quelques importants catalogues d'exposition en cliquant sur certaines vignettes d'estampes à vendre ou déjà vendues.
- Alechinsky, idéotraces. Publié par Denoël en 1966, ce livre nous fait découvrir les encres sur papier de Pierre Alechinsky qui signe aussi la préface de l'ouvrage. Tirage du livre à 3000 exemplaires, les 100 premiers comportent une lithographie originale de Pierre Alechinsky.
- Alechinsky. Catalogue d'une exposition Pierre Alechinsky au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris en 1975, exposition consacrée aux oeuvres exécutées en peinture acrylique qu'Alechinsky utilise pour la liberté qu'elle lui apporte. Texte de Jacques Lassaigne, une centaine d'oeuvres est reproduite.
- Frontière et bordures. Catalogue d'une exposition Pierre Alechinsky à l'Abbaye de Sénanque en 1984. Textes de Michel Butor et Michel Sicard.
- Pierre Alechinsky, centres et marges. Très bel ouvrage qui s'intéresse aux dessins marginaux que Pierre Alechinsky met en marge ou au centre de ses oeuvres, peintures, dessins ou estampes. Dialogue entre Michael Gibson et Pierre Alechinsky où l'artiste explique et commente ces ajouts, notes, sous-titres, remarques marginales.
Rappelons aussi que Pierre Alechinsky est l'auteur de nombreux livres. Vous pouvez en retrouver certains et quelques importants catalogues d'exposition en cliquant sur certaines vignettes d'estampes à vendre ou déjà vendues.
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